dimanche 29 janvier 2012

Soirée dégstation chez Girard-Bernier...

Le plaisir du vin : se retrouver ensemble...rien de mieux que de déguster en groupe. Merci Gabriel, cette soirée était magnifique, sinon magique...

Palette 1986, Château Simone (Rouge)

Comment goûter un vieux vin ? Avec respect, sans attente, en écoutant son histoire. Sur un disque orangé, avec des sillons déjà usés...vieux vinyle de nos parents. Le soya, l'écorce d'orange piquée de girofle et de cannelle, comme une clémentine enfermée dans un placard dans le temps des fêtes. Explosif aux arômes. Et la bouche ? Tanins presque inexistants, acidité solide, c'est comme sucer une cent noire...le vin est trop vieux. Trop vieux de son histoire, un vieux qui radote des contes abracadabrants. On lui doit respect, on le sait sénile. C'est bon comme un fossé générationnel. Explosif au nez, le reste ne suit pas. J'aime quand même. Que faisait-on en 86?

Coteaux-d'Aix-En-Provence 1991 , Domaine de Trevallon

5 ans de moins, la puissance en plus. Moins explosif au nez, mais plus assumé. Comme un homme dans la quarantaine qui a réussit. Homme d'affaire ? Pas nécessairement. Homme de cœur ? Certainement! Les arômes tertiaires titillent les narines. Le cuir comme un vieux rockeur qui sort son manteau du garde-robe. Ça sent bon la truffe quand on le remue vigoureusement. De la figue, du poivron rôti. Mmmmmmmmmmm... et encore de la truffe.

En bouche, il y a l'umami. Cette saveur qui goûte l'âge. Un peu de prosciutto. C'est tranchant, les tannins fondus à souhait, mais toujours présent et c'est tellement plus profond à l’œil. Dans son summum en 2012...c'est-à-dire maintenant...on en redemande...Sur les 7 personnes présentes, unanimité!

Napa Valley Cabernet Sauvignon 1996 et 1997, Beringer Estate

là, je suis sceptique...leur entrée de gamme, c'est tellement mauvais. La définition moderne de la piquette!

Pourtant, le 96, de la réglisse, de la vanille, de l'olive verte. Une pointe de vanille Mexicaine, une vanille de dessert. On rajoute du Toffee. Le grain est soyeux...jupe de soie...impressionnant!

Le 97 me fait penser à un Malbec Argentin...pas de doute, à l'aveugle je me fait avoir. Boîte de cèdre, tabac, eucalyptus. Sommes toute un côté Bordelais avec des arômes de céleri. Les tannins granuleux...jupe de jute... il semble vouloir vivre un autre 20 ans. Mon cœur balance, mais à l'équilibre générale, mon vote va au 96. C'est comme un Titan avec un pied sur 2 continents. Un sur l'Amérique, l'autre sur l'Europe. Géant au pied d'argile, géant quand même.

Champagne 95 Extra Brut, Fleury Père & Fils / Champagne 96 Brut, Fleury Père & Fils :

Je ne suis définitivement pas Champagne. Les 2 présentent des arômes intéressants, le premier de jus de pomme, de petit lait, brioché, un peu bonbon, presque tannique. Le deuxième le rejoint, mais plus pomme verte, pomme de rainette et pomme d'api, petit tapis rouge. Un peu plus oxydatif...et plus acide. D'où l'impression d'être plus sec, même si ce n'est pas le cas. La bulle est fine, présente, rien à dire de plus. Les deux sont évolués, écorce d'orange, cari...Mais pas d'émotion, pas plus à dire...Pas Champagne je vous dis...

Sonoma County Chardonnay 1995, Kalin Cellars :

L'intrus, l'étrangeté de la dégustation, avec son alcool volatil...Tout subtil, tout aérien. Déjà pour un Chardonnay américain, c'est spécial! De la pêche. du poivre...merde, c'est quoi cet arôme ? Je dis bonbon (encore une fois!) et une autre dit...MAIS OUI, C'EST ÇA! Les bonbons Rockets donnés à l'Halloween...C'est tellement ça...on y revient, et ça ne nous lâche plus! Légère sucrosité en bouche, rien de déplacé...un peu gras aussi...finesse, finesse, finesse! On le goûte avec un pomelo : accord parfait! Pas besoin de recette scientifique...seul avec le fruit...miaaaaaaaaaam!

Bordeaux Supérieur 1985 'Y' du Château Yquem :

Le clou...Tellement grandiose que la description sera courte. Miel à la truffe blanche, hydrocarbure, orange, m'as brailler. C'est loooooooooooooong! L'image ? Une grande blonde au cheveux bouclés, avec des jambes interminables, déshabillé en dentelle, une ombrelle sur l'épaule gauche...et des seins...des seins qui pointent vers le ciel, de midi à minuit. La libertine des grands bordels, des aristocrates avec la promesse de la nuit la plus longue et voluptueuse qu'il soit...Aphrodite des temps modernes, Amazones de l'occident...rien d'autre à dire...le reste, ça se passe entre le vin et moi...rendu ici, on n'écrit plus mais on le vit...

Je vous éviterai les prix des vins dégustés. C'est une sinon la plus prestigieuse dégustation qu'il m'a été donné de vivre. Genre de soirée qu'un sommelier n'as pas le choix d'y aller lorsqu'invité. Et ça valait le coup! Si vous voyez un de ces vins dans une soirée...SVP, payez le prix et profitez!

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