vendredi 27 août 2010

Sonoma County Fumé Blanc 2008 Château St-Jean

Une autre belle découverte. 23 $ Pour un joli vin. Loin de l'opulence de certains produits de cette région, ce Californien s'éloigne de l'image du gouverneur 'Gros Bras-M'as-tu-vu' pour ce rapprocher de ses panoramas. Le vin qui fait voyager, ce n'est pas ici une légende. Dans bien des cas, ça nous coûte moins cher qu'un billet d'avion. La seule exigence : il faut avoir une certaine imagination.

Rare sont ceux qui n'aiment pas croquer dans un melon frais ou sentir un citron...Un brin fumé, un peu d'amandes grillées. On se sent chez notre ami sur sa fermette. Il veut s'y faire planter un verger. Ce n'est pas encore le cas...mais on sent pourtant la pomme cueillie en automne. le citron, les agrumes du Sauvignon du nouveau monde, mais aucunement caricaturé...pas méchant, pas donné, mais pas volé non plus... Château St-Jean...je le retiendrai pour les prochaines années...

mercredi 18 août 2010

Brouilly 2009 'Combiaty' Vieilles Vignes - Laurent Martray

Aux détracteurs du Gamay et du Beaujolais, cette chronique est pour vous. Je dois vous le concéder, le gamay, on aime ou pas. Le Beaujolais, dans l'imaginaire collectif, c'est un vin de soif et de plaisir. Pourtant, les Crus du Beaujolais se démarquent bien souvent du lot. Et à ce qu'on attend du millésime 2009, le blason d'une région trop souvent limité à l'appellation Beaujolais nouveau devrait être redoré .
J'ai pour mon dire qu'un bon Cru du Beaujolais, c'est toujours mieux qu'un mauvais Bourgogne. Et à moindre prix. Dans bien des cas, le Gamay se vêtit de sa plus belle toge et quelque fois se fait passer pour un Pinot. Et quelques fois encore, il se montre sous son plus beau jour sans essayer de se prendre pour un autre.

C'est un peu ce qui se passe Avec le Brouilly 2009 'Combiaty Vieilles Vignes de Laurent Martray.
Un beau rouge cerise, bien foncé. C'est joli et déroutant. Ça donne soif...On a le goût d'y croquer en recrachant le noyaux...

On plonge ?

On rentre dans notre enfance, quand notre mère préparait des biscuits en pain d'épices. "Maman, je peux en avoir ?". Même trop chaud, l'impatience infantile prends le dessus ! La cannelle, le girofle, la muscade...miaaaam....la muscade...On en mange, on s'y brûle et on en redemande!

Derrière chez nous, il y avait des framboisiers, avec leurs petits fruits tentants, leurs épines repoussantes, mais pas assez pour qu'on s'y rebute. Il y avait plein de fleurs que je ne pouvais nommer...l'horticulture et moi, ça fait malheureusement deux...mais je savais déjà qu'une rose est une rose, qu'un lys est un lys, que le lilas, c'est 2 semaines par année. Bientôt, je comprendrais la pivoine! Les cerises...encore et toujours ... faire attention aux noyaux...ne pas s'étouffer... C'est un peu ça, ce Brouilly...un retour à l'enfance. Un retour sur ces années oubliées. Où rien n'était compliqué. Où je mangeais sans faim.

Un retour à une préadolescence tumultueuse, avec l'amour et la compréhension de mes parents. Mes premières cigarettes, mes premiers cafés. La légèreté de l'être...être tout puissant dans mon impuissance. La finesse d'un premier baiser.

Un retour sur l'adolescence ingrate, dure et complexe. Les feux de camps et les chants qui dure jusqu'au petites heures du matin. Les premiers déchirement. Les premiers maux de tête.

Un retour sur le début de ma vie d'adulte. Le Collège, l'indépendance, les amis, les copines...Mais on s'égare...toujours les biscuits de maman pour me dire que je serai toujours son enfant. Pour me remmener dans le droit chemin...s'il en aie-t-un.

La bouche est sublime, explosive. Des Tanins tendres...c'est gourmand...un peu de canneberge dans l'expression de ses fruits rouges. Je le verrais bien avec une viande délicate, style carré d'agneau de Charlevoix...un peu de fleur d'ail, un peu de miel, de la lavande.

Franchement, aux dénigreurs du Beaujolais...2009 vous réconciliera avec ce superbe terroir, sérieux et festif comme le moine dans Robin des bois!

Et dans mon cas, je dois encore saluer le travail de l'équipe du 'Le Maître de Chai' dans sa sélection très serré de vin de qualité. Il doit y avoir de la passion derrière tout ça.

Petit-Jean...ouvre le tonneau, Maman, prépare les biscuits!

lundi 16 août 2010

Vins et alcools fins : souvenirs comme prérogatives...

Pour ceux qui ont la mémoire sélective,un peu floue, mais les impressions nettes, le vins et les eaux de vies sont source de salut. Non pas dans l'abus, mais dans les émotions vécues. Parce que du coup, on se sent rassuré de se souvenir de telle ou telle expérience.

Se mettre le nez sur un excellent rhum, c'est donné à tous. Mais laisser les images nous envahir la tête, se paître dans un monde imaginaire...retourner en enfance, se laisser surprendre! Bien des professionnels n'en sont pas capable. Bien des amateurs l'ont compris. Et l'inverse est vrai aussi.

La dégustation, c'est l'humilité. C'est 'à-bas-les-préjugés'. Très difficile. Faire abstraction du prix, de l'étiquette, de nos préjugés... Puis remettre ce qu'on vient de goûter en perspective. Être capable de mettre le doigt sur le pourquoi on aime ou pas. Faire abstraction des sophismes. Soit qu'on aime pas parce que c'est du Mouton Cadet, ou on goûte, et finalement, on aime ou pas le Mouton Cadet (Tant mieux pour le monde qui aime...moi, c'est pas ma tasse de thé). Bien souvent, c'est une question d'émotion qui monte ou qui tombe à plat.

Il est relativement facile de choisir de grands vins. La réputation des domaines et une connaissance des millésimes récent, c'est suffisant dans bien des cas. Plus difficile est de trouver le moment pour le boire. Ardu de ne pas s'attacher à une bouteilles qu'on paie une petite fortune (la fortune étant relative à chaque personne). Tellement d'hésitation peut nous emmener à boire la bouteille trop tard...ou trop tôt. Mais en bonne compagnie, on ne se trompe jamais ou rarement. Le vin comme ciment social...qui joue le même rôle qu'une pièce musicale, qu'une bonne blague, autour d'une table. En toutes occasions.

Plus difficile de trouver un très bonne bouteille à petit prix ? Enfin...une bouteille qui nous emmènera le même plaisir ? Oui et non...Si on garde en tête que c'est le moment qui détermine le souvenir et non le souvenir qui détermine le moment, on peut s'en sortir. Par exemple, un Vin De Pays des Côtes-de-Gascogne tel que le Domaine la Hitaire 'Les Tours' peut nous sembler banal dans un repas de haute gastronomie. Par contre, c'est tout indiquer lors d'un pic-nic entre amis par une chaude journée d'été. Vin plutôt aérien, des arômes qui flotte comme la brise d'été. C'est un peu exotique...beaucoup de citron, des p'tites fleurs...Une acidité et un léger côté perlant en bouche qui viennent briser la lourdeur de l'humidité. L'été en bouteille. La légèreté même d'une saison où tout le monde est relaxe à l'approche du repos. Une mosaïque de flash de nos vacances précédentes. Un petit vin sans complexe, c'est toujours mieux qu'un grand vin à la tête enflée. Et ô combien moins dispendieux. Et à 12,50$ la bouteille, la déception est toujours moins amère qu'une à 65$.

Tout ça pour dire que les eaux de vie et les vins sont des breuvages de plaisir. Et que tant que vous serez bien accompagné, que vous choisirez bien le moment pour déboucher votre flacon, le plaisir sera au rendez-vous!

Buvons mes frères!

dimanche 8 août 2010

Vin de Pays du Duché d'Uzes 2008 - Orénia - Philippe Nusswitz

Philippe Nusswitz a été le meilleurs sommelier de France en 1986 avant de se recycler comme vigneron. Ce n'est certe pas une garantie de qualité, mais j'avoue que ça lui va plûtôt bien. Malheureusment pour les résidents du Québec, ce vin n'est pas disponible en succursale, mais plutôt par le réseau d'importation privée. C'est l'agence d'Alain Bélanger qui représente ce vin ici. Alain Bélanger a été médaillé de bronze au concours Meilleur sommelier du monde en 2000 et vice-champion au concours international de la Sopexa en 1997. Disons qu'il a l'expertise pour trouver des bons vins!
Tout particulier peut ainsi se le procurer, en autant qu'il achète la caisse...mais à 20 dollars c'est accessible.

Pour le vin qui nous intéresse ici, c'est un beau jaune doré qui nous chatouille la pupille. Ça brille comme un soleil d'automne. C'est d'ailleurs la première image qui me vient en tête en m'approchant le verre aux narines. Une belle journée d'Octobre dans la vallée de l'Outaouais avec ses couleurs multicolore et son vent chargé de fraîches odeur de feuilles rouges et jaunes qui s'aggripent tant bien que mal au branches des feuillus.

C'est ensuite autre chose que ce vin m'évoque, lorsque je le hume plus intensément. C'est une peinture...un champs, avec un lilas par ci, une branche de lavande par là, des abeilles qui butinent tout autour de moi. C’est pas le soleil de plomb, mais plutôt une journée avec passage nuageux. Se dessine alors un citronnier et un abricotier qui se dresse tel un 2-mâts au milieu de ce tableau champêtre. Une dame rousse s'y tient sagement. À l'arrière plan, on distingue une maisonnette ou l'on fait cuire le bon pain pour le repas du soir...une fougace aux tomates et aux herbes fraîches. Le grain de la toile, fait de petites touches de pinceaux, me fait dire qu'un impressioniste est derrière tout ça. Plutôt Monet que Renoir... avec une touche de Guillaumin...

La bouche aussi est en 2 temps. En premier lieu, c'est la vinosité et la rondeur du vin qui enveloppe la langue. Puis, la finale est d’une minéralité sans borne. Une pointe de silex qui reste longtemps sur la langue. Ça tire presque sur le grillé.

C'est décidé! Je m'en achète! Qui partage la caisse ?

Ça supporte sans problème un saumon au miel ou un n'importe quel poisson grillé aux herbes...

samedi 7 août 2010

Feed Back de Michel Escande

Après avoir visité le site, voici ce que le Producteur de Borie de Maurel (La fameuse cuvée Sylla) a envoyé comme appréciation...plutôt bien disons!

Je cite:

“Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années" Si le grand Corneille en écrivant ces vers s'adressait au Cid, c'est en lisant le commentaire d'Alexandre que cette citation s'impose à moi: En effet aprés plusieurs décennies occupées à parcourir en tous sens le monde du vin pour atteindre ce qu'Alexandre appelle le frisson,et que je qualifierais pour ma part de jouissance (car elle allie le plaisir de l'esprit avec celui du ventre,) je reste étonnée de la facilité et de la simplicité avec laquelle Alexandre flirte avec "la substantifique moelle" l’essence même de l’émotion qui tend à établir un pont entre le monde du vin et celui de l’art.“C’est donc pour cette émotion que je continue à faire du vin”

Merci pour le commentaire Michel, mais surtout pour tes vins!


Au plaisir de se voir cet automne!