jeudi 30 septembre 2010

Cabernet Franc quand tu nous tiens!

Le Cabernet Franc, c'est un peu comme un gémeaux...double personnalité...

Il a soit le côté végétal ; lilas, lavande, laurier et tout le reste,
soit animal ; chevalin (étable), cuir, cul-de-lièvre, sanguin!!! La mourvèdre travestie!

Il n'y a pas 50 endroits où trouver ce Cabernet dans son expression la plus pure. Dans le bordelais, il devient un cépage de 2ième ordre. Ailleurs, il se fait discret. Quelques endroits au Canada, aux USA et en Australie, en parcimonie, en étincelle ici et là sur un gâteau de fête dont les chandelles s'éteignent dans l'indifférence totale. Non par manque de qualité, mais par manque de représentativité...

En Val de Loire, dans les rouges, il se sent chez lui. Cépage rafraîchissant, astringent ou velouté... Une ode est née! Bourgueil, Chinon, St-Nicolas-de-Bourgueil, Saumur, Saumur-Champigny...De producteurs en petits producteurs, cet ancêtre du Cabernet-Sauvignon transpire son terroir d'argile et de calcaire : Château Yvonne, de Villeneuve, Yannick Amirault, Philippe Alliet... Au Québec, même la maison Louis Roche a trouvé son compte avec Rétiveau-Rétif du domaine des Champs Fleuris... Ici, le changement est plus que bénéfique. D'un vin sans personnalité, il s'est transformé en gentleman qui ne se distingue certes pas dans une foule, mais sans la foule tranquille, aucun personnage ne se démarque. Bref, le Cabernet à déguster sans complexe et sans prise de tête. Un vin de tous les jours...

Le Cabernet Franc en assemblage, en pureté, il se démarque, se réadapte, se met en valeur même lorsqu'il est en arrière plan. En dehors des cépages nobles, il fait son chemin.

Charmé, je peux l'être. À prix plus que doux, il s'impose lentement ,mais sûrement pour les amateurs d'émotions fortes.

C'est faire du sport extrême en écoutant du new age. Le jazz qui Jazz, Le classique Classique, Miles Davis qui rencontre Chopin, Armstrong qui flirte avec Mozart, ça dérange, ça déménage, ça remet notre cave en question! Pourquoi se simplifier la vie lorsqu'elle peut être compliquée? Par amour du Cabernet Franc!

On attendra le prochain millésime de Loire comme on attend plus rien...et pourtant, au détour, sans s'en rendre compte, la Loire se retrouvera sur notre table...

vendredi 27 août 2010

Sonoma County Fumé Blanc 2008 Château St-Jean

Une autre belle découverte. 23 $ Pour un joli vin. Loin de l'opulence de certains produits de cette région, ce Californien s'éloigne de l'image du gouverneur 'Gros Bras-M'as-tu-vu' pour ce rapprocher de ses panoramas. Le vin qui fait voyager, ce n'est pas ici une légende. Dans bien des cas, ça nous coûte moins cher qu'un billet d'avion. La seule exigence : il faut avoir une certaine imagination.

Rare sont ceux qui n'aiment pas croquer dans un melon frais ou sentir un citron...Un brin fumé, un peu d'amandes grillées. On se sent chez notre ami sur sa fermette. Il veut s'y faire planter un verger. Ce n'est pas encore le cas...mais on sent pourtant la pomme cueillie en automne. le citron, les agrumes du Sauvignon du nouveau monde, mais aucunement caricaturé...pas méchant, pas donné, mais pas volé non plus... Château St-Jean...je le retiendrai pour les prochaines années...

mercredi 18 août 2010

Brouilly 2009 'Combiaty' Vieilles Vignes - Laurent Martray

Aux détracteurs du Gamay et du Beaujolais, cette chronique est pour vous. Je dois vous le concéder, le gamay, on aime ou pas. Le Beaujolais, dans l'imaginaire collectif, c'est un vin de soif et de plaisir. Pourtant, les Crus du Beaujolais se démarquent bien souvent du lot. Et à ce qu'on attend du millésime 2009, le blason d'une région trop souvent limité à l'appellation Beaujolais nouveau devrait être redoré .
J'ai pour mon dire qu'un bon Cru du Beaujolais, c'est toujours mieux qu'un mauvais Bourgogne. Et à moindre prix. Dans bien des cas, le Gamay se vêtit de sa plus belle toge et quelque fois se fait passer pour un Pinot. Et quelques fois encore, il se montre sous son plus beau jour sans essayer de se prendre pour un autre.

C'est un peu ce qui se passe Avec le Brouilly 2009 'Combiaty Vieilles Vignes de Laurent Martray.
Un beau rouge cerise, bien foncé. C'est joli et déroutant. Ça donne soif...On a le goût d'y croquer en recrachant le noyaux...

On plonge ?

On rentre dans notre enfance, quand notre mère préparait des biscuits en pain d'épices. "Maman, je peux en avoir ?". Même trop chaud, l'impatience infantile prends le dessus ! La cannelle, le girofle, la muscade...miaaaam....la muscade...On en mange, on s'y brûle et on en redemande!

Derrière chez nous, il y avait des framboisiers, avec leurs petits fruits tentants, leurs épines repoussantes, mais pas assez pour qu'on s'y rebute. Il y avait plein de fleurs que je ne pouvais nommer...l'horticulture et moi, ça fait malheureusement deux...mais je savais déjà qu'une rose est une rose, qu'un lys est un lys, que le lilas, c'est 2 semaines par année. Bientôt, je comprendrais la pivoine! Les cerises...encore et toujours ... faire attention aux noyaux...ne pas s'étouffer... C'est un peu ça, ce Brouilly...un retour à l'enfance. Un retour sur ces années oubliées. Où rien n'était compliqué. Où je mangeais sans faim.

Un retour à une préadolescence tumultueuse, avec l'amour et la compréhension de mes parents. Mes premières cigarettes, mes premiers cafés. La légèreté de l'être...être tout puissant dans mon impuissance. La finesse d'un premier baiser.

Un retour sur l'adolescence ingrate, dure et complexe. Les feux de camps et les chants qui dure jusqu'au petites heures du matin. Les premiers déchirement. Les premiers maux de tête.

Un retour sur le début de ma vie d'adulte. Le Collège, l'indépendance, les amis, les copines...Mais on s'égare...toujours les biscuits de maman pour me dire que je serai toujours son enfant. Pour me remmener dans le droit chemin...s'il en aie-t-un.

La bouche est sublime, explosive. Des Tanins tendres...c'est gourmand...un peu de canneberge dans l'expression de ses fruits rouges. Je le verrais bien avec une viande délicate, style carré d'agneau de Charlevoix...un peu de fleur d'ail, un peu de miel, de la lavande.

Franchement, aux dénigreurs du Beaujolais...2009 vous réconciliera avec ce superbe terroir, sérieux et festif comme le moine dans Robin des bois!

Et dans mon cas, je dois encore saluer le travail de l'équipe du 'Le Maître de Chai' dans sa sélection très serré de vin de qualité. Il doit y avoir de la passion derrière tout ça.

Petit-Jean...ouvre le tonneau, Maman, prépare les biscuits!

lundi 16 août 2010

Vins et alcools fins : souvenirs comme prérogatives...

Pour ceux qui ont la mémoire sélective,un peu floue, mais les impressions nettes, le vins et les eaux de vies sont source de salut. Non pas dans l'abus, mais dans les émotions vécues. Parce que du coup, on se sent rassuré de se souvenir de telle ou telle expérience.

Se mettre le nez sur un excellent rhum, c'est donné à tous. Mais laisser les images nous envahir la tête, se paître dans un monde imaginaire...retourner en enfance, se laisser surprendre! Bien des professionnels n'en sont pas capable. Bien des amateurs l'ont compris. Et l'inverse est vrai aussi.

La dégustation, c'est l'humilité. C'est 'à-bas-les-préjugés'. Très difficile. Faire abstraction du prix, de l'étiquette, de nos préjugés... Puis remettre ce qu'on vient de goûter en perspective. Être capable de mettre le doigt sur le pourquoi on aime ou pas. Faire abstraction des sophismes. Soit qu'on aime pas parce que c'est du Mouton Cadet, ou on goûte, et finalement, on aime ou pas le Mouton Cadet (Tant mieux pour le monde qui aime...moi, c'est pas ma tasse de thé). Bien souvent, c'est une question d'émotion qui monte ou qui tombe à plat.

Il est relativement facile de choisir de grands vins. La réputation des domaines et une connaissance des millésimes récent, c'est suffisant dans bien des cas. Plus difficile est de trouver le moment pour le boire. Ardu de ne pas s'attacher à une bouteilles qu'on paie une petite fortune (la fortune étant relative à chaque personne). Tellement d'hésitation peut nous emmener à boire la bouteille trop tard...ou trop tôt. Mais en bonne compagnie, on ne se trompe jamais ou rarement. Le vin comme ciment social...qui joue le même rôle qu'une pièce musicale, qu'une bonne blague, autour d'une table. En toutes occasions.

Plus difficile de trouver un très bonne bouteille à petit prix ? Enfin...une bouteille qui nous emmènera le même plaisir ? Oui et non...Si on garde en tête que c'est le moment qui détermine le souvenir et non le souvenir qui détermine le moment, on peut s'en sortir. Par exemple, un Vin De Pays des Côtes-de-Gascogne tel que le Domaine la Hitaire 'Les Tours' peut nous sembler banal dans un repas de haute gastronomie. Par contre, c'est tout indiquer lors d'un pic-nic entre amis par une chaude journée d'été. Vin plutôt aérien, des arômes qui flotte comme la brise d'été. C'est un peu exotique...beaucoup de citron, des p'tites fleurs...Une acidité et un léger côté perlant en bouche qui viennent briser la lourdeur de l'humidité. L'été en bouteille. La légèreté même d'une saison où tout le monde est relaxe à l'approche du repos. Une mosaïque de flash de nos vacances précédentes. Un petit vin sans complexe, c'est toujours mieux qu'un grand vin à la tête enflée. Et ô combien moins dispendieux. Et à 12,50$ la bouteille, la déception est toujours moins amère qu'une à 65$.

Tout ça pour dire que les eaux de vie et les vins sont des breuvages de plaisir. Et que tant que vous serez bien accompagné, que vous choisirez bien le moment pour déboucher votre flacon, le plaisir sera au rendez-vous!

Buvons mes frères!

dimanche 8 août 2010

Vin de Pays du Duché d'Uzes 2008 - Orénia - Philippe Nusswitz

Philippe Nusswitz a été le meilleurs sommelier de France en 1986 avant de se recycler comme vigneron. Ce n'est certe pas une garantie de qualité, mais j'avoue que ça lui va plûtôt bien. Malheureusment pour les résidents du Québec, ce vin n'est pas disponible en succursale, mais plutôt par le réseau d'importation privée. C'est l'agence d'Alain Bélanger qui représente ce vin ici. Alain Bélanger a été médaillé de bronze au concours Meilleur sommelier du monde en 2000 et vice-champion au concours international de la Sopexa en 1997. Disons qu'il a l'expertise pour trouver des bons vins!
Tout particulier peut ainsi se le procurer, en autant qu'il achète la caisse...mais à 20 dollars c'est accessible.

Pour le vin qui nous intéresse ici, c'est un beau jaune doré qui nous chatouille la pupille. Ça brille comme un soleil d'automne. C'est d'ailleurs la première image qui me vient en tête en m'approchant le verre aux narines. Une belle journée d'Octobre dans la vallée de l'Outaouais avec ses couleurs multicolore et son vent chargé de fraîches odeur de feuilles rouges et jaunes qui s'aggripent tant bien que mal au branches des feuillus.

C'est ensuite autre chose que ce vin m'évoque, lorsque je le hume plus intensément. C'est une peinture...un champs, avec un lilas par ci, une branche de lavande par là, des abeilles qui butinent tout autour de moi. C’est pas le soleil de plomb, mais plutôt une journée avec passage nuageux. Se dessine alors un citronnier et un abricotier qui se dresse tel un 2-mâts au milieu de ce tableau champêtre. Une dame rousse s'y tient sagement. À l'arrière plan, on distingue une maisonnette ou l'on fait cuire le bon pain pour le repas du soir...une fougace aux tomates et aux herbes fraîches. Le grain de la toile, fait de petites touches de pinceaux, me fait dire qu'un impressioniste est derrière tout ça. Plutôt Monet que Renoir... avec une touche de Guillaumin...

La bouche aussi est en 2 temps. En premier lieu, c'est la vinosité et la rondeur du vin qui enveloppe la langue. Puis, la finale est d’une minéralité sans borne. Une pointe de silex qui reste longtemps sur la langue. Ça tire presque sur le grillé.

C'est décidé! Je m'en achète! Qui partage la caisse ?

Ça supporte sans problème un saumon au miel ou un n'importe quel poisson grillé aux herbes...

samedi 7 août 2010

Feed Back de Michel Escande

Après avoir visité le site, voici ce que le Producteur de Borie de Maurel (La fameuse cuvée Sylla) a envoyé comme appréciation...plutôt bien disons!

Je cite:

“Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années" Si le grand Corneille en écrivant ces vers s'adressait au Cid, c'est en lisant le commentaire d'Alexandre que cette citation s'impose à moi: En effet aprés plusieurs décennies occupées à parcourir en tous sens le monde du vin pour atteindre ce qu'Alexandre appelle le frisson,et que je qualifierais pour ma part de jouissance (car elle allie le plaisir de l'esprit avec celui du ventre,) je reste étonnée de la facilité et de la simplicité avec laquelle Alexandre flirte avec "la substantifique moelle" l’essence même de l’émotion qui tend à établir un pont entre le monde du vin et celui de l’art.“C’est donc pour cette émotion que je continue à faire du vin”

Merci pour le commentaire Michel, mais surtout pour tes vins!


Au plaisir de se voir cet automne!

samedi 31 juillet 2010

Petites dégustations à l'aveugle avec Rémi

Il y a toujours quelque chose de stressant à déguster un vin à l'aveugle. Façon de tester ses connaissances, de bien mémoriser également ce qui fait la différence entre tel et tel cépages, entre telles ou telles appellations ou régions vinicoles. Avec un collègue de travail, qui lui aussi est passionné par le vin, j'ai commencé à jouer le jeu un peu plus souvent...et je ne m'en tire pas trop mal. J'apprends à me faire confiance un peu plus...à m'apprivoiser...

La première soirée s'est passé chez lui. Déjà à l'heure qu'il était (00h00 !) c'était pas l'idéal. Le cerveau ayant déjà accumulé une certaine fatigue...ou une fatigue certaine! Je porte la coupe au nez. Boum! Les arômes sont tertiaires, légèrement kirschés. J'annonce un millésime...2001, 2000? Il faut trancher...c'est âgé, épanoui. Alors on y va pour 2001 (pile ou face ?). Je me laisse un peu prendre par justement ce côté kirsché...Grenache? Côté viandeu...Monastrelle ? Parce que je suis définitivement en Espagne, (sinon on parlerait de mourvèdre). Alors juste pour l'Espagne, je ne veux pas évincer le Tempranillo, alias Tinto Fino ou ses multiples synonymes . Je penche quand même pour la Garnacha (grenache). J'y vais donc pour la Ribeira del Duero, ayant la fausse impression que la grenache est plutôt du côté de la Ribeira que du Rioja...

Ma conclusion : Ribeira del Duero 2001, avec soit grenache, monastrelle ou tempranillio.
Le verdict : pas trop mal...Rioja Gran Reserva 2001 Montecillo...100% Tempranillo. Rien pour perdre la face, pas peu fier de moi comme disait l'autre. Et d'ailleurs, j'y avais déjà goûté quelques fois...mais la mémoire oublie, et moi aussi!
Surtout moi...

Un deuxième vin ? Ouais, mais commence à se faire tard...
Ok...
On étire un peu la soirée (la nuit en fait).
La beauté de la dégustation à l'aveugle, appelons-la la dégustation Mira (ce blog n'est pas commandité!) , c'est aussi de trouver des failles dans notre propre analyse. Et vous allez voir que pour le deuxième test, j'ai manqué de maturité.

Manque de maturité car dans cette dégustation, je me suis trompé. Comme un adolescent borné qui confronte son père en lui exposant sa fausse certitude comme si c'en était réellement une...Bof...De toute façon, c'est pour le plaisir.. De plus, se retrouver dans l'erreur n'est pas toujours déplaisant. Surtout lorsque la vérité n'est pas si loin (clin-d'œil) .

Pour ce produit, je me suis borné à ma première impression. Je me mets donc à humer le verre. Ça, c'est quelque chose que je connais! DE LA SYRAH! Épices, petits fruits, cerises...On est où ? En Vallée du Rhône ou dans le Languedoc ? du 2006 ou 2007? C'est jeune, c'est sûr... Je mentionne quand même que le Sangiovese peut-être traître... et que si c'en est, on se retrouve en Italie du nord. À cause de la fraîcheur. Ce n'est pas les classiques du Chianti. Mais je suis convaincu que c'est de la syrah. Pour clore mon dilemme, j'annonce une syrah de la vallée du Rhône septentrionale. Et bien non. J'aurais du rester sur mon doute. Cabernet-Sangiovese de Trentin-Haute-adige 2004...Rémi, aide moi, je ne me souviens plus du nom du vin. Dommage, j'en garde un excellent souvenir!

Je me suis prêté au jeu, cette semaine encore. Cette fois, j'ai bien voulu y aller de quelques impressions, mais j'ai prévenu Rémi que j'étais un peu fatigué. On ne pourrait pas déguster à 11h00 le matin des fois? Je me suis quand même aventuré dans le labyrinthe, mais avec un fil d'Arianne cette fois.

Au nez, c'est clair que c'est du Pinot noir. La robe aussi d'ailleurs. Presqu'une mini-jupe! Difficile de passer à côté. Je dis 2007. Superbe arômes...la petite cerise, voir le noyau, un léger côté grillé...mais ce n'est pas la Bourgogne. Ce n'est pas un homme mature, mais plutôt un adolescent...Rectification, une jeune femme début vingtaine. Il y a quelque chose de féminin là-dedans...Des courbes annonciatrices d'une future maturité. Un petit côté provocateur, sûr de ses courbes. Une future mère à qui on ne lui ferais pas d'enfant aujourd'hui mais demain. La prime jeunesse intellectualisée. Le début des hautes études. Le attends-je-vais-te-montrer-comment-refaire-la-société-au-bord-du-comptoir-et-pourquoi-pas-à-la-taverne-du-coin ? Le je-suis-convaincu-que-la-terre-est-plate-même-si-c'est-faux. Le la-loi-de-la-gravité-j'y-crois-une-fois-sur-deux. Soit une discussion trop longue sur le pourquoi du comment. Un Sommet-des-Amériques façon vin. Sans perdre l'essence tout de même.

ARRRRRRRRGHHHHHHHH! Je me sens vieux encore.

J'élimine donc l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Ce n'est pas un dogme. Ce ne sont pas tous des Pinots ultra-concentrés qui sortent de l'Océanie. Ce ne sont pas tous des pré-adolescents boutonneux. Mais faut faire un choix. Alors je m'avance pour les États-Unis. Probablement à cause du côté imbu-de-soi-même.

Au final : Pinot Noir de l'Oregon, Willamette Valley 2007 de Belle Vallée Cellars.
Héhéhé
...
On en redemande (26$ la bouteille). Parce que sans ce début de je-sais-où-je-vais-dans-la-vie, à 30 ans, on oublie!

C'est dans ces moments qu'il me vient deux choses à l'esprit. Soit que j'ai un peu de talent...ou soit que je bois un peu trop! Mais pour le jeu...ça commence à me plaire! Who's next?

Santé!

mardi 27 juillet 2010

Mercurey 1er Cru Les Veleys, 2005, Domaine Meix-Foulot

Pourquoi on aime le Pinot Noir ? Pour ses arômes insaisissables ? Pour sa fragilité végétale ? Pour l'expression des terroirs où il daigne pousser ? Pour un peu tout ça... Et la quintessence du Pinot ne se trouve-t' elle pas en Bourgogne ?

J'ai réellement un faible pour les vins bourguignons. La seul chose qui me rebute d'en boire à tous les jours est le prix !!! Mais au final, on le comprend... Donner la chance aux vignerons de continuer à cultiver ce sublime cépage finit de me convaincre d'allonger les dollars nécessaires à sa dégustation. Certains vins me rappellent toutefois que l'on peut trouver un peu de cette Bourgogne mythique à un prix somme toute acceptable. Dont le Mercurey 1er Cru Les Veleys 2005 Domaine Meix-Foulot. Attention, ce n'est quand même pas donné. On parle de 33$ la bouteille. Mais pour un Pinot Noir, c'est le prix à payer. Même les Pinot américains se situent dans la même fourchette de prix.

Alors voilà :

On regarde tranquillement sa couleur et ça brille tout plein. C'est limpide, c'est clair...Cette couleur s'immortaliserait sur une pierre semi-précieuse. Pas une bague de mariage, mais une bague de semi-fiançailles disons...Translucide, la lumière passe au travers pour ne laisser que cet éclat rubis qui nous titille l'œil...

C'est tout de même joli au nez. Les petits fruits rouges, plutôt volatil, tournoient dans une danse classique plus que dans un Tango. Rien ne se bouscule, tout se suit avec grande élégance. Un rythme et une chorégraphie imposés par l' ''Étiquette''. Framboises et fraises des champs...3 pas à droite, 2 pas à gauche...puis groseilles et cerises. On continue la valse tranquillement.

Puis, quittant cette soirée mondaine parce qu'on y a plus ou moins sa place, on reprend le chemin du retour. C'est ainsi que, comme une promenade dans les sous-bois, avec le vent annonçant la prochaine saison, une partie des arômes terreux de la Bourgogne reprennent leur place. On se promène ainsi quelques temps avant d'arriver à une petite clairière où poussent les roses sauvages.
Tout d'un coup, le jour se couche et la lune se lève...Puis la lune se couche et le jour se relève...Le bois brûlé tout juste éteint nous rappelle ce feu qui nous réchauffait le cœur la veille. 'L'auvergnat' chantait Brassens...
Et vient la rosée du matin, sa fraîcheur, le reflet du soleil qui se mire dans la goutte d'eau, avec sa promesse d'un jour meilleur...car demain est toujours mieux qu'hier dans sa perspective.

La bouche est structurée, avec des tanins présents, mais fins. Vin de toutes saisons. Longueur plus que correct, avec un rappel de tous les arômes en rétro-olfaction. On sent bien ce petit côté ferreux, comme une légère coupure où on serait contraint de lécher sa plaie. Rien de terrible, ça reste notre sang...

Bref, un joli vin, sans prétention, mais tout à fait honnête .Un vin romantique, un brin fleur bleue, avec toute sa modestie. On a presque hâte au 2009!

Dégusté seul. Alors pour l'accord mets et vin, on verra un autre jour. Rapidement, une escalope de veau à la forestière, avec quelques légumes racines ça devrait être pas mal. Tant que vous restez dans la simplicité, pour laisser la complexité du vin s'exprimer!

vendredi 23 juillet 2010

Minervois 2005, Cuvée Sylla, Domaine Borie de Maurel

J'ai su que j'avais finalement trouvé mon métier la première fois que j'ai rencontré Michel Escande. Producteur du Domaine Borie de Maurel dans le Minervois,ma première rencontre en tant que 'gestionnaire' de la carte des vins Chez Lévêque. Assis sur la terrasse du resto, j'ai le bonhomme en face de moi. Bien sympathique d'ailleurs...il me met ainsi dans de bonnes dispositions pour la dégustation qui va suivre.

D'abord, il me fait goûter à sa cuvée Esprit d'Automne (snif, ils ont changé d'étiquette cette année). Je la connaissais déjà. Premier vin français que j'ai aimé. C'est bien, de la confiture de fraise en bouteille...Pour une entrée en la matière, c'est un vin plus qu'honnête pour le prix (environ 16$). Il trouve sa place sur ma table à plus d'une occasion.

Ensuite, il me remplit (au tiers, on s'entend!) le verre avec son millésime qui fermente encore en cuve. Pour le néophyte que je suis à cette époque...c'est un choc...Un peu comme dans Alice au pays des merveilles, ou encore comme Bruce Wayne, je tombe dans un puits sans fond...la tête qui tourne, les yeux fermés, c'est noir, c'est profond. On voit la lumière tout en haut tel un salut incertain...J'avance à tâtons contre les parois humides et pleine d'humus en espérant trouver une issue...
Mais celui qu'on appelle le sorcier des Félines me réserve un autre sort. Point son intention que de me laisser choir les fesses dans l'eau en train d'espérer que quelqu'un vienne au puits pour pouvoir m'agripper au seau...

Ce qui nous emmène à cette fameuse Cuvée Sylla... Je tends ma coupe une dernière fois. Il me verse le vin...sombre comme de l'encre, opaque comme une nuit sans lune. Je l'approche du nez...et BANG! De la pointe de l'échine jusqu'au bas du dos, des pieds jusqu'aux doigts, les frissons que seul un premier amour ou un vent glacial d'hiver peut me donner. La sérotonine dans le tapis me fait germer une larme sur le bord de l'œil. Des arômes de romarin, de tomates séchées, d'olives noires, d'épices et de garrigues plein les narines...Ça ne finit plus de finir en bouche...Perdu dans mes émotions, plus rien n'existe sauf le vin et moi...
finalement ça s'estompe, je me relève la tête et lui demande :

-Mais qu'est-ce que vous m'avez fait (ou quelque chose du genre, ça fait quand même 2 ans. Les impressions sont toujours plus juste que les mots...)

Tout sourire il répond à l'agente :

- Tu vois Marguerite, c'est pour ça que je fais du vin!

Donc : Minervois 2005 - Cuvée Sylla - Domaine Borie de Maurel : 46$
100% Syrah, dans les meilleurs qui m'ait été permis de goûter, à prix doux considérant la qualité du vin.

Pour un accord parfait, à servir avec :Mignon de bison ou de bœuf, tapenade d'olives, accompagné d'une tomate au romarin et huile d'olive avec asperges blanches giroflées...Ça explose de tout les côtés! Vous pouvez même rajouter une purée de topinambour...

Ou encore avec un tartare à l'huile de truffe...

Faites-vous plaisir!