mercredi 18 août 2010

Brouilly 2009 'Combiaty' Vieilles Vignes - Laurent Martray

Aux détracteurs du Gamay et du Beaujolais, cette chronique est pour vous. Je dois vous le concéder, le gamay, on aime ou pas. Le Beaujolais, dans l'imaginaire collectif, c'est un vin de soif et de plaisir. Pourtant, les Crus du Beaujolais se démarquent bien souvent du lot. Et à ce qu'on attend du millésime 2009, le blason d'une région trop souvent limité à l'appellation Beaujolais nouveau devrait être redoré .
J'ai pour mon dire qu'un bon Cru du Beaujolais, c'est toujours mieux qu'un mauvais Bourgogne. Et à moindre prix. Dans bien des cas, le Gamay se vêtit de sa plus belle toge et quelque fois se fait passer pour un Pinot. Et quelques fois encore, il se montre sous son plus beau jour sans essayer de se prendre pour un autre.

C'est un peu ce qui se passe Avec le Brouilly 2009 'Combiaty Vieilles Vignes de Laurent Martray.
Un beau rouge cerise, bien foncé. C'est joli et déroutant. Ça donne soif...On a le goût d'y croquer en recrachant le noyaux...

On plonge ?

On rentre dans notre enfance, quand notre mère préparait des biscuits en pain d'épices. "Maman, je peux en avoir ?". Même trop chaud, l'impatience infantile prends le dessus ! La cannelle, le girofle, la muscade...miaaaam....la muscade...On en mange, on s'y brûle et on en redemande!

Derrière chez nous, il y avait des framboisiers, avec leurs petits fruits tentants, leurs épines repoussantes, mais pas assez pour qu'on s'y rebute. Il y avait plein de fleurs que je ne pouvais nommer...l'horticulture et moi, ça fait malheureusement deux...mais je savais déjà qu'une rose est une rose, qu'un lys est un lys, que le lilas, c'est 2 semaines par année. Bientôt, je comprendrais la pivoine! Les cerises...encore et toujours ... faire attention aux noyaux...ne pas s'étouffer... C'est un peu ça, ce Brouilly...un retour à l'enfance. Un retour sur ces années oubliées. Où rien n'était compliqué. Où je mangeais sans faim.

Un retour à une préadolescence tumultueuse, avec l'amour et la compréhension de mes parents. Mes premières cigarettes, mes premiers cafés. La légèreté de l'être...être tout puissant dans mon impuissance. La finesse d'un premier baiser.

Un retour sur l'adolescence ingrate, dure et complexe. Les feux de camps et les chants qui dure jusqu'au petites heures du matin. Les premiers déchirement. Les premiers maux de tête.

Un retour sur le début de ma vie d'adulte. Le Collège, l'indépendance, les amis, les copines...Mais on s'égare...toujours les biscuits de maman pour me dire que je serai toujours son enfant. Pour me remmener dans le droit chemin...s'il en aie-t-un.

La bouche est sublime, explosive. Des Tanins tendres...c'est gourmand...un peu de canneberge dans l'expression de ses fruits rouges. Je le verrais bien avec une viande délicate, style carré d'agneau de Charlevoix...un peu de fleur d'ail, un peu de miel, de la lavande.

Franchement, aux dénigreurs du Beaujolais...2009 vous réconciliera avec ce superbe terroir, sérieux et festif comme le moine dans Robin des bois!

Et dans mon cas, je dois encore saluer le travail de l'équipe du 'Le Maître de Chai' dans sa sélection très serré de vin de qualité. Il doit y avoir de la passion derrière tout ça.

Petit-Jean...ouvre le tonneau, Maman, prépare les biscuits!

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