mardi 29 mai 2012

Horizontale de Chablis de Brocard et verticale de Sauternes du Château Rayne Vigneau

Horizontale de Chablis de Brocard et verticale de Sauternes du Château Rayne Vigneau :

Les dégustations se suivent, mais ne se ressemblent pas. C'est ce qui est sorti de celle avec les Beaucastel (j'y reviendrai plus tard dans le blog). Cette fois, le homard à l'honneur...avec 2 classiques.

Chablis 1er Cru Vau de Vey 2009, Jean-Marc Brocard : Première impression, on sent l'élevage sous bois...trop ? Peut-être. C'est surtout sur des notes grillées que s'ouvre ce Cru. Le brûlage est-il en cause ? Après beaucoup de patience, le vin commence à s'exprimer. Un côté herbes salées, un brin bonbon, genre thé du labrador ou thé des Bois. Il s'éteint par contre assez rapidement au nez. La bouche est typée Chablis sur une minéralité...et une longueur impressionnante, les points positifs.

Chablis 1er Cru Fourchaume 2009, Jean-Marc Brocard :
L'élevage se veut mieux intégré. Le pollen de miel surprend au nez tellement il est présent. Un léger côté citronné, une pointe de silex, et une rétro qui tire sur la lime...Et la bouche...Un maitre d'arme japonnais qui affute son Katana, une bataille médiévale dans le pays du soleil couchant, avec ses samouraïs qui se toisent du regard et défendent fièrement le royaume, qui se font Ara Kiri...c'est...tranchant! À écouter avec Intuition #1 du groupe Avec Pas d'Casque...ça nous rappelle un peu le tintamarre...Franchement, des trois, c'est celui que je préfère.

Chablis Grand Cru Bougros 2009, Jean-Marc Brocard : Lactique, citronné, minéral. Tout ce qu'on attend d'un Chablis sauf que...à 65$, donnons lui le bénéfice du doute. Il est trop jeune pour s'apprécier maintenant. À acheter si on a une cave pour voir ce qu'il deviendra dans 10 ou 15 ans, mais pour l'instant, un plaisir limité.

...et là, la partie la plus vertigineuse de la soirée...les Sauternes! C'est en ce jour que j'ai compris pourquoi mon ami Gabriel aime tant les Sauternes.

Une belle verticale!
Sauternes 1er Cru 1975, Château Rayne Vigneau : Tout commence par des notes de safran, un brin truffé, du cumin aussi. La trame aromatique demeure par contre le Toffee...mais rien ne s'arrête là. On part sur la cannelle, le pain d'épices, la vanille et l'ananas en passant par le café torréfié. C'est stratosphérique, on devient une sonde spatiale...première halte à la Station Spatiale Internationale d'où l'on contemple le Maghreb, on continue vers Saturne pour se rendre jusque dans le grand vide...c'est 2001 l'odyssée de l'espace, c'est la suite #1 pour violoncelle de Bach. Quand je serai grand, je serai Astronaute...magique! L'équilibre entre l'acide et le sucre est impeccable. Et la couleur dorée à faire rêver.

Sauternes 1er Cru 1986, Château Rayne Vigneau : Un touche plus jeune, c'est la pâte de coing qui attaque en premier. Mais à l'aération, c'est toute sorte de confitures qui viennent s'exprimer...fraises (!), figues, poires, marmelade et ...rhubarbe!!! Comme si toutes les Grands-Mères du monde s'étaient réunies pour faire une seule tarte...et ça sent les cuisines du Restaurant l'Orée du Bois et du Restaurant Chez Lévêque...bref, des cuisines où les chefs s'affairent depuis plus de 30 ans, où les murs sont imprégnés d'arôme d'épices et de cuisson. Pour la bouche, une demi-touche plus enrobant, mais tout aussi équilibré.

Sauternes 1er Cru 1996, Château Rayne Vigneau : Millésime difficile dans cette région, étrangement, c'est le vin qui arbore la robe la plus foncée. Comme si madame ne voulait pas se faire remarquer, comme si elle avait honte de qui elle est. Je l'ai trouvé très herbacé, avec du cerfeuil et de la sarriette, tantôt du thym, ici de la menthe. Les épices présentes, certains y ont trouvé un côté jus de pommes brun (ce que les cueilleurs de pommes appellent du jus de tracteur). Pas faux non plus. Un ami a très justement noté la présence de tire Ste-Catherine...on y trouve aussi le carvi...à l'aération, c'est clairement le kirsh qui ressort. Pas méchant, plutôt intéressant même. Mais pas le meilleur non plus.

Sauternes 1er Cru 2007, Château Rayne Vigneau : Ben là, c'est trop jeune...ça sent le vernis à ongle et le Popsicle au banane! Ça donne l'impression de faire des courses dans des magasins à grande surface (genre Zellers!!!). Il  y a du coconut...et finalement, ce qu'il reste, c'est de la gomme balloune, en rétro aussi d'ailleurs...sans farce, donnons lui encore quelques années avant d'y retourner...

Mais il faut dire qu'avec les pinces de homard et la mangue grillée, les Sauternes ont fait leur travail!


dimanche 25 mars 2012

Collioure 2010, Côté Mer, Domaine de la Rectorie


Voyage en mer, voyage de pêche. Avec son nez salin, un peu de salicorne, de coquillage à son ouverture, c'est la préparation au départ, sur la grève, avec le vent et l'air du large qui vient à nous. On embarque sur le bateau à voile/moteur. Et on part au large, entre compagnons, avec de bonnes discussions en vue. Plus on s'éloigne de la terre, plus c'est le vent, le vent plein les voiles qui nous emmène les arômes de garrigue, d'arbres fruitiers. Le calme plat qui suit, le moteur prend la relève et on sent le mazout.
On jette l'ancre une fois la rive disparue aux confins des rondeurs de la planète. Un plongeur enfile sa tenue, ses palmes, sa bonbonne et s'enfonce dans l'eau, consulter les poissons, les fonds marins et les algues. Les autres restent sur le quai, contempler l'horizon, la fine ligne qui distingue à peine le ciel de l'océan, l'océan du ciel...communion des 2 éléments. Partage sur la vie, partage sur le reste, entre inepties, les vérités éclatent. On se laisse bercer par la houle, par les vagues, par le temps. La couleur de l'eau s'assombrit...le temps se couvre, il est temps de rentrer... retour à la grève, on se réconforte avec un chocolat, avec une menthe autour du feu...le court voyage quotidien ainsi terminé...le feu du foyer nous attend pour remplir la coupe en attente du lendemain.

Ce Collioure, il me le murmure à l'oreille. Le premier voyage fût avec la personne qui m'a initié à ce vin...grand par son authenticité, par sa texture, par sa camaraderie, le vin charme...c'est un voyage qu'on peut faire seul, à 2 ou à plusieurs. Toujours différent, toujours routinier...comme une pêche obligée. J'y reviens millésime après millésime, pour voir, pour me penser matelot...pour le plaisir de me croire pêcheur. Merci à David Goirand pour la découverte...il y a de cela bientôt 3 ans.

Beaucoup de finesse, très aérien, notes salines marquées, minéralité sensible, coquillage aussi...le fruit se dévoile plus tard nous rappelant le pruneau et la figue, pour finir avec les épices et le cacao mentholé...After Eigth! Belle profondeur, rouge sombre...un brin translucide. Net au Nez, droit en bouche, pas la plus grande complexité olfactive sans être non plus de la simplicité. Mais la texture en fait un vin très attachant...le grain des tannins est superbe, une amertume, un côté gras, le tout enrobe la langue. Et l'émotion vient à la dernière gorgée! 26.35$, c'est juste considérant le voyage. Assemblage Grenache, Carignan et Syrah, élevé en fut et en foudre.

Pour un accord, j'oserais, malgré le fait qu'il soit rouge,le proposé avec un duo pétoncles et crevettes, risotto, tartare de tomates, bouillon de prosciutto...Ce plat est signé Christopher Mulder, Chef au Bistro St-Jacques à Gatineau. Le salin, le minéral et la texture, le côté Méditerranéen...Le flirt devrait se faire...


lundi 12 mars 2012

Dégustation II: La Loire



Quel beau terroir à découvrir. Nous sommes si souvent portés à privilégier les blancs, à négliger les rouges dans cette région. Pourtant, les deux ont beaucoup à offrir. Le club de dégustation mené par Gabriel semble se solidifier, à mon grand plaisir. De nouveaux participants, des irréductibles aussi. Pour cette 2ième édition à laquelle j'ai participé, voici le compte-rendu :

Chinon 1985, Les Picasses Olga Raffault:

Un Disque qui commence à avoir de l'âge. Ça sent la vieille cave avec les toiles d'araignées. Les soirées du jour de l'an où l'on passe la soirée dans le sous-sol de sa vieille tante. Un peu de poivron reste. Du tabac frais, de l'écorce d'orange amère...et beaucoup de champignons. Je peux comprendre que certaines personnes recherchent ces arômes tertiaires, ce côté suave aussi. Mais personnellement, un vieux vin avec son histoire nous raconte souvent la même chose...encore pépé qui radote sur sa chaise berçante l'histoire de son premier mariage, couverture de laine sur les genoux...j'aime bien, mais peut-être suis-je quelques fois trop jeune pour apprécier ce genre de nectar à sa juste valeur. Ok, ok, moi aussi j'ai eu mes cours d'histoire sur le 20ième siècle! Ça reste expressif, joli, mais semblable au Palette 86, Château Simone. La différence ? Il reste un peu de chaire autour du squelette. Après aération, pépé est mort...Vive pépé!

Chinon 2006, Les Picasses, Olga Raffault :


Même producteur, même cuvée, millésime différent. Là, c'est intéressant. Le vin est dans une phase de changement. Et comme toute adolescente qui se cherche et évolue, il se garde une certaine timidité. Une future grande dame avec tout le poids de l'étiquette et de la retenue...l'antithèse de la jeune américaine avec la mini-jupe. Le renard du Petit Prince en d'autres mots. Laissons-le se faire apprivoiser. Fermé à double tour. On sent la framboise, non, la feuille de framboisier s'élever doucement. On le laisse de côté. Une heure après...les hormones prennent le dessus, c'est de la viande fumée...20 minutes plus tard, c'est du soya, de la grosse viande et la framboise qui revient...Une adolescente timide...mais qui s'affirme! Dans 5 ans, la dame se sera épanouie.

Bourgueil 1995,Les Galichets, Domaine de la Chevalerie :

Vin parcellaire, terre sablonneuse, le terroir qui offre de la finesse et du fruit. À son apogée selon moi, et il en a encore dans le ventre. Du fruit, du fruit, du fruit! La mûre, la figue fraîche, de la bergamote; cire d'abeille et pollen en tertiaire, c'est un gros taon qui bourdonne, comme une contrebasse dans un trio jazz. Le summum musical dans un demi sous-sol, la chaleur de la foule disjonctée, hétéroclite, sans prétention...on parle ici d'un coup de cœur. Le plancher gronde sur la piste de danse, 7.7/10 sur l'échelle Richter, pendant que les intellos restent en retrait, cigarette en coin en déblatérant sur fond de Scat, Swing et Jazz Manouche. Franchement, ça me plaît...non... j'adore...

Saumur-Champigny 2007, Le Bourg, Clos Rougeard :

Domaine mythique de la Loire me dit-on. La révolution immobile. Un savoir-faire ancestral qui se perpétue en faisant fi des modes. Une tradition familiale, exacerbée par deux moustachus qui ne donnent pas leur place. Et c'est déroutant. Si on ne pense pas Loire, certains disent Pomerol ...je vois pour la puissance, mais ne connaissant pas assez l'appellation, je fais plutôt le rapprochement avec un climat premier cru en côte-de-nuits, mais style moderne...pour la puissance (bis), la finesse, le côté grillé. Pour l'insaisissable arôme qui se dérobe dès qu'on pense mettre le doigt dessus...Le Cabernet franc qui joue les Pinots Noirs. C'est aberrant, volatil, versatile, innommable. Mes capacités de dégustateur sont misent à dure épreuve. Je rend les armes, indescriptible, sauf soyeux, puissant et au diable le flafla.

Muscadet Sèvre-et-Maine 1997, Le comte de St-Hubert, Châteu du Coing de St-Fiacre :

En musique ou dans le vin, la touche féminine se ressent toujours. Un violon au grain plus fin, à la pureté palpable, plus que le rustique propre à l'homme. Ici, la sœur des Chérreau-Carré sublime mon impression. La tension bien présente dans une appellation reconnue pour être bue jeune. Bien sur, le vin gagne en volume, mais l'acidité reste bien présente, le coing et le citron, le pomelo appuient la fraîcheur...une cuvée que j'ai toujours plaisir à déguster. Clin d’œil à Importations Activins au Québec qui représente le produit. Prêt à boire, un vin à prix doux considérant son âge...fraction du prix d'un Bordeaux en primeur! 15 bouteilles à mon actif, et j'en veux encore!

Savennière 1994, Roches au Moines, Domaine aux Moines :

À quoi s'attendre d'un Savennière ? À quoi s'attendre du Chenin qui vieillit ? À rien. Toujours la surprise. Certes, ce n'est plus la prime jeunesse. Le disque est jaune or. Tout de même intéressant, par l'explosion de pistache grillée, de safran, de miel...léger côté d'hydrocarbure. Le plus surprenant, comme mentionné par une des participantes, c'est le côté bois brûlé, feu éteint qui en ressort. Lendemain de camping, on se couche à 4 heures du matin, on se réveille à 7 heures, un brin dans la brume, et on repart le feu mort trop tôt, ou trop tard, pour se faire chauffer une "canne de bean". À boire maintenant, plus rien à en tirer...

Blanc Fumé de Pouilly 2008, Didier Dagueneau :

Presque incolore, ça sent les huîtres fumées, le bonbon à la tangerine, c'est presque sucré...au nez à tout le moins. En bouche, c'est le contraire, acidité vive, le vin est minéral et plus encore. Si on le prend à l'inverse, c'est le p'tit cul qui tombe de son vélo, qui lèche son sang, pleure un coup et se réconforte en suçant un suçon le jour de l'Halloween. Un autre coup de cœur. Louis-Benjamin Dagueneau a reprit les rênes du vignoble après le décès tragique de son père. Il signe ici son premier millésime. Pas étranger au côté enfantin de ce vin...charmeur à tous les points de vue!

Sancerre 2009 Jadis, Henri Bourgeois :

Honnêtement, je ne suis pas un fan des vins de H.Bourgeois. Pourtant, j'ai vécu de grand moment avec cette cuvée, la 2006 je crois. Mais 2009 est une année bizarre en Loire, millésime chaud (trop) pour la région, produisant des Sancerre atypiques, presque, je dit bien presque gras. L'asperge, la litière de chat, un peu de paille, le pamplemousse ou le pomelo: au nez, c'est sans contredit du sauvignon. Sans se gâter en bouche, effectivement, il y a une matière plus présente. Même une chaleur qu'on n'ignore du Sancerre...14 % et ça paraît. Si c'est le millésime du superlatif, on n'y échappe pas...des problèmes, mais des réussites aussi...mais l'émotion se fait attendre...couchons le vin et revenons-y dans 8-10 ans!


Merci à tout ceux qui étaient présents...superbe soirée, encore une fois!

dimanche 29 janvier 2012

Soirée dégstation chez Girard-Bernier...

Le plaisir du vin : se retrouver ensemble...rien de mieux que de déguster en groupe. Merci Gabriel, cette soirée était magnifique, sinon magique...

Palette 1986, Château Simone (Rouge)

Comment goûter un vieux vin ? Avec respect, sans attente, en écoutant son histoire. Sur un disque orangé, avec des sillons déjà usés...vieux vinyle de nos parents. Le soya, l'écorce d'orange piquée de girofle et de cannelle, comme une clémentine enfermée dans un placard dans le temps des fêtes. Explosif aux arômes. Et la bouche ? Tanins presque inexistants, acidité solide, c'est comme sucer une cent noire...le vin est trop vieux. Trop vieux de son histoire, un vieux qui radote des contes abracadabrants. On lui doit respect, on le sait sénile. C'est bon comme un fossé générationnel. Explosif au nez, le reste ne suit pas. J'aime quand même. Que faisait-on en 86?

Coteaux-d'Aix-En-Provence 1991 , Domaine de Trevallon

5 ans de moins, la puissance en plus. Moins explosif au nez, mais plus assumé. Comme un homme dans la quarantaine qui a réussit. Homme d'affaire ? Pas nécessairement. Homme de cœur ? Certainement! Les arômes tertiaires titillent les narines. Le cuir comme un vieux rockeur qui sort son manteau du garde-robe. Ça sent bon la truffe quand on le remue vigoureusement. De la figue, du poivron rôti. Mmmmmmmmmmm... et encore de la truffe.

En bouche, il y a l'umami. Cette saveur qui goûte l'âge. Un peu de prosciutto. C'est tranchant, les tannins fondus à souhait, mais toujours présent et c'est tellement plus profond à l’œil. Dans son summum en 2012...c'est-à-dire maintenant...on en redemande...Sur les 7 personnes présentes, unanimité!

Napa Valley Cabernet Sauvignon 1996 et 1997, Beringer Estate

là, je suis sceptique...leur entrée de gamme, c'est tellement mauvais. La définition moderne de la piquette!

Pourtant, le 96, de la réglisse, de la vanille, de l'olive verte. Une pointe de vanille Mexicaine, une vanille de dessert. On rajoute du Toffee. Le grain est soyeux...jupe de soie...impressionnant!

Le 97 me fait penser à un Malbec Argentin...pas de doute, à l'aveugle je me fait avoir. Boîte de cèdre, tabac, eucalyptus. Sommes toute un côté Bordelais avec des arômes de céleri. Les tannins granuleux...jupe de jute... il semble vouloir vivre un autre 20 ans. Mon cœur balance, mais à l'équilibre générale, mon vote va au 96. C'est comme un Titan avec un pied sur 2 continents. Un sur l'Amérique, l'autre sur l'Europe. Géant au pied d'argile, géant quand même.

Champagne 95 Extra Brut, Fleury Père & Fils / Champagne 96 Brut, Fleury Père & Fils :

Je ne suis définitivement pas Champagne. Les 2 présentent des arômes intéressants, le premier de jus de pomme, de petit lait, brioché, un peu bonbon, presque tannique. Le deuxième le rejoint, mais plus pomme verte, pomme de rainette et pomme d'api, petit tapis rouge. Un peu plus oxydatif...et plus acide. D'où l'impression d'être plus sec, même si ce n'est pas le cas. La bulle est fine, présente, rien à dire de plus. Les deux sont évolués, écorce d'orange, cari...Mais pas d'émotion, pas plus à dire...Pas Champagne je vous dis...

Sonoma County Chardonnay 1995, Kalin Cellars :

L'intrus, l'étrangeté de la dégustation, avec son alcool volatil...Tout subtil, tout aérien. Déjà pour un Chardonnay américain, c'est spécial! De la pêche. du poivre...merde, c'est quoi cet arôme ? Je dis bonbon (encore une fois!) et une autre dit...MAIS OUI, C'EST ÇA! Les bonbons Rockets donnés à l'Halloween...C'est tellement ça...on y revient, et ça ne nous lâche plus! Légère sucrosité en bouche, rien de déplacé...un peu gras aussi...finesse, finesse, finesse! On le goûte avec un pomelo : accord parfait! Pas besoin de recette scientifique...seul avec le fruit...miaaaaaaaaaam!

Bordeaux Supérieur 1985 'Y' du Château Yquem :

Le clou...Tellement grandiose que la description sera courte. Miel à la truffe blanche, hydrocarbure, orange, m'as brailler. C'est loooooooooooooong! L'image ? Une grande blonde au cheveux bouclés, avec des jambes interminables, déshabillé en dentelle, une ombrelle sur l'épaule gauche...et des seins...des seins qui pointent vers le ciel, de midi à minuit. La libertine des grands bordels, des aristocrates avec la promesse de la nuit la plus longue et voluptueuse qu'il soit...Aphrodite des temps modernes, Amazones de l'occident...rien d'autre à dire...le reste, ça se passe entre le vin et moi...rendu ici, on n'écrit plus mais on le vit...

Je vous éviterai les prix des vins dégustés. C'est une sinon la plus prestigieuse dégustation qu'il m'a été donné de vivre. Genre de soirée qu'un sommelier n'as pas le choix d'y aller lorsqu'invité. Et ça valait le coup! Si vous voyez un de ces vins dans une soirée...SVP, payez le prix et profitez!

jeudi 19 janvier 2012

Essai, en Si bémol sur l'air de Morgon l'Auguste...

L'arôme qui sort de ses sentiers...
du cidre de glace dedans son vin
du jus de tracteur, d'la p'lure de pomme...
un peu de Québec dedans sa France...
du sensuel, de la passion
pi de la chaire dans sa froideur.

J'baiserai dans mon Igloo
un peu de 'Je t'ai senti dans mon dedans'
d'la paysannerie à l'état pur.
cé t'un poème. C'est grand, c'est beau...

c'est froid dedans mon nez,
cé chaud dans le gosier
plate à entendre, mais le fun de boère
ça se conquête,
ça s'concrétise

l'hymne à l'amour comme ma langue qui colle
Poteau de métal, -20 sous zéro...
Le premier 'Hit' jamais retrouvé

l'émotion qui fait brailler...
pi de la chaleur, je baise ma blonde...
un caramel anglais,
la cendre est frette frette frette

le vin dedans la gueule est chaud chaud chaud...

http://www.vignoblesbodillard.com/fr/domaine.php

samedi 14 janvier 2012

Morgon 2009, Cuvée l'Auguste, Domaine Bodillard

Morgon 2009, Cuvée l'Auguste, Domaine Bodillard

Du bonbon, voilà ce que c'est. Un bonbon cher payé, comme celui qui valait 5 cents dans notre jeunesse au lieu de 2 pour 1 cent. 50$. Mais lorsqu'on regarde le travail derrière, on comprend un peu plus.

Un de mes rares coups de cœur du RASPIPAV 2011 (le salon des vins en importations privée de Montréal).

Arômes sortant des sentiers battus...du cidre de glace dans un vin (!) du jus de tracteur. De la p'lure de pomme...Un peu de Québec dans la France... Du sensuel, de la passion, de la chaire dans sa froideur. Baiser dans un Igloo. un peu de 'Je t'ai sentis en dedans de moi'. De la paysannerie à l'état pur. Un poème en soi. C'est grand, c'est beau... C'est froid dans le nez, chaud dans le gosier. Un hymne à l'amour comme la langue qui se colle sur un poteau de métal à -20... Le premier 'Hit' retrouvé, l'émotion qui fait brailler... pi de la chaleur comme baiser sa blonde....j'ai tu le droit de dire ça ? pourquoi pas...

Ça Morgonne comme une Côte-de-Nuit Côte-de-Nuite, comme un Bordeaux se vend trop cher, comme un Brunello peut tricher, c'est criant de vérité. On changerait de régime pour ce vin... J'en ai braillé, j'en braillerai encore...Du caramel anglais, de la cendre frette frette frette...Le terroir de Morgon, le savoir faire des hommes et des femmes.

Et une longueur en bouche! C'est croquant, gouleyant, un vin de soif en même temps qu'un vin d'occasion.

Pour vous en procurer au Québec, il faut passer par importation Syl-Vin, disponible en caisse de 3, lorsque disponible parce que c'est rare. 2000 bouteilles produites seulement. Une micro-production.

http://www.vignoblesbodillard.com/fr/domaine.php

samedi 26 février 2011

Je pinote, tu pinotes, que je Pinasse

Pinot. Nom mythique...

Tout n'est pas blanc ni noir, il y a le gris...et le Pinot nous partage ces 3 'non-couleurs'...

Pour les besoins de la chose, nous laisserons de côté le Meunier...

Blanc pour la clarté, l'acidité, la luminosité. Blanc pour la simplicité, la pureté...Un apéro ou sur les coquillages. Pas besoin de s'éterniser, c'est vif, nerveux, floral...et c'est tout. Remarquez que certaines fois, comme Marcel Deiss en Alsace, on a quelque chose qui fait presque Riesling, mielleux, pétrolé. Qui fait franchement Alsace en somme...Mais dans ce cas, on aime le style du Viticulteur plus que du cépage en soi.

Noir pour le fruit, l'insaisissabilité, le vaporeux. Noir pour la limpidité, la transparence, le paradoxe...l'absence de couleur, d'arôme, la suprématie du Terroir...LE SAINT-GRAAL!
Difficile de saisir les arômes éphémères du Pinot Noir. Tantôt sur la cerise, la framboise, le petit fruit dans le nouveau monde, tantôt sur les champignons, le sous-bois, la violette en Bourgogne. Pour avoir goûté à de vieux millésime (Santenay 1er Cru 1978 sélection Potel et Beaune 1er Cru 1995 Remoissonet Père et Fils), il est impressionnant de voir que dans bien des cas, en arôme tertiaire se développe la cire d'abeille et le miel ! Le disque déjà clair devient d'une sorte d'orange éthéré. On plonge directement dans une autre époque. Le vin qui fait voyager...dans le temps! Plutôt mince dans son jeune âge, il prend alors de l'ampleur en bouche ainsi qu'au nez.

Un des bons producteurs de Bourgogne que j'ai découvert récemment est René Bouvier. Pour son Bourgogne Générique (20,90 prix SAQ), son Fixin (35,25$), son Marsannay(31,25$) et hier...son Gevrey-Chambertin 2007 'Les Jeunes Rois'(53,50$)...Miam! Il porte bien son nom. Un jeune suzerain qui n'est pas encore corrompu par le pouvoir. Une impudeur assumée. D'un rouge Rubis, d'une belle profondeur, le vin est beau! Moi qui n'est pourtant pas monarchiste, ben là, je suis prêt à retourner ma veste. BANG ! Le nez explose sur les petits fruits, la cerise, un pointe de chocolat...Cherry Blossom! On attend, ça s'ouvre, ça s'effrite, se reconstruit, évolue, et le coup d'état! Le Roi est Mort, Vive le Roi! Le terroir ressort, un peu de terre et de feuille morte...du bois bien intégré. C'est gouleyant, soyeux, velouté et texturé à la fois. Comme un tapisserie racontant une guerre épique sur un mur d'un vieux château...c'est frais comme la pierre. MON EMPIRE POUR UN GEVREY...

Pour ceux et celles qui ont noté la baisse qualitative du Bourgogne Maison dieu de Chez Potel, tournez vous vers Bouvier. Non pas que Potel ne sait plus faire de bon vin, mais il a vendu son domaine en 2007 ainsi que son nom. En définitive, Potel n'est plus du Potel. Pour sa part, Nicolas Potel est maintenant rendu au Domaine de Bellene. Enfin je crois...Et c'est pas disponible sur le marché québécois.

Le Blanc, le Noir... et son éminence Grise...Le Pinot Gris!
Cépage dit noble, le pinot gris sait s'y faire dans l'antichambre du pouvoir. Il peut se montrer moelleux, gras, opulent...ou discret, vif, racé. Personnellement, c'est plutôt ceux d'Alsace qui m'intéresse. Et une fois de plus, lorsqu'il vieilli il développe lui aussi des arômes de miel bien distincts. À croire que nous avons là une composante essentielle de la famille des pinots. Le Pinot Gris 2004 Cuvée Particulière Léon Beyer m'en a convaincu. Lorsque je l'ai acheté pour le restaurant ou je travaillais, il se comportait comme un Pinot Gris d'Alsace typique. Gras, corsé, de la miche de pin, du bois brûlé, une multitude de de parfum de fleur. réouvert dernièrement, on croirais boire la boisson des druides...de l'hydromel ni plus ni moins. Impressionnant.
Pour l'apéro, tournez vous vers un Pinot Grigio Italien. Léger, frais accessible, un peu comme son cousin le Pinot Blanc. Complètement à l'opposé du liquide qui ressort de la France. Comme quoi le terroir et les hommes déterminent le goût du vin.

Malgré le fait que j'ai surtout mentionné des vins du vieux continent, surveillez ce qu'il se fait dans les Amériques et en Océanie, c'est loin d'être des cépages exclusif à l'Alsace, à la Bourgogne et à la Venetie...

La seule chose qui m'agace, c'est qu'il y a plein de Pinots que je n'ai pas goûter...Alors amateur férus de ses cépages...À VOS VERRES!